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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 18:29

 

Le moteur export de l'économie française continue de toussoter. En novembre 2013, les exportations se sont nettement contractées, tombant à leur plus bas niveau de l'année, à 35,6 milliards d'euros, soit une baisse de 2,1 % par rapport au mois précédent, selon les chiffres des Douanes publiées jeudi 9 décembre. Comme dans le même temps, les importations ont très légèrement progressé (+0,2 %) à 41,2 milliards d'euros, le déficit commercial s'est creusé d'un mois sur l'autre, passant de 4,8 milliards d'euros en octobre à 5,7 milliards d'euros en novembre. Sur les onze premiers mois de 2013, la balance commerciale affiche un « trou » de 56,2 milliards d'euros.

Les Douanes avancent plusieurs éléments pour expliquer ce recul des exportations en novembre. « Très élevées en octobre, les exportations de matériel de guerre et d'œuvres d'art sont toutes deux en repli en novembre. Ces reflux s'ajoutent à la contraction des ventes aéronautiques, navales, et de machines industrielles », indique un communiqué.

Au-delà des chiffres mensuels, la direction du Trésor vient de publier une étude qui éclaire d'un jour nouveau les difficultés de la France à l'export. S'intéressant aux économies avancées, les auteurs ont construit un indicateur classant les pays « selon leur degré de sensibilité-prix de leurs exportations ». Cette méthode permet « de rendre compte du positionnement sectoriel relatif des exportateurs, tout en les différenciant selon leur niveau de gamme » indique l'étude.

 POSITION MÉDIANE

Selon le classement établi par Bercy, les pays dont les exportations sont les moins vulnérables aux variations de prix sont la Suisse, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Tandis qu'au contraire les pays du sud de la zone euro (Espagne, Grèce et Portugal) y sont très sensibles. La France et les Etats-Unis, se situant eux au milieu du tableau. Cette position médiane fait que la France est exposée à la concurrence à la fois sur les prix et sur le hors prix (qualité, design, innovation, service après-vente, image de marque, etc.)

« Le positionnement hors prix de la France s'avère médian par rapport aux principaux pays développés. Les résultats obtenus contribuent en partie à expliquer la faiblesse des performances à l'exportation de la France sur la décennie 2000 (en comparaison avec l'Allemagne notamment) », écrivent les spécialistes du Trésor. Plus précisément, sur la première décennie des années 2000, la France a « doublé son excédent » sur les marchandises à très forte valeur ajoutée, que sont par exemple les avions, les trains, les métaux précieux, les appareils médicaux de pointe, les équipements de centrales électriques et les produits des industries chimiques. Mais ce mouvement n'a pas été suffisant pour compenser les pertes accusées par la France sur des produits dont les ventes sont très corrélées au prix : vêtements, meubles, matières premières...

L'étude conclut sur l'idée que contrairement à l'Allemagne, qui a tout misé sur l'exportation de produits de niche et à très forte valeur ajoutée, relativement protégés d'une concurrence qui jouerait seulement sur les prix, la France reste très sensible à une compétition qui joue avant tout sur les étiquettes, et ce bien qu'elle soit « relativement bien positionnée » lorsqu'il s'agit de vendre ses « produits de haute technologie ». Les auteurs préconisent donc une action de politique économique qui joueraient sur les deux tableaux, les prix et le « hors prix ».

 

  • Anne Eveno
    Journaliste au Monde
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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 18:24
 

 

 

Le rapport remis par Pierre-Cyrille Hautcoeur fait le contat d'un enseignement en économie trop théorique et mathématique (photo d'illustration).

 

Le président de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), Pierre-Cyrille Hautcoeur, avait la rude mission de définir « l'avenir des sciences économiques à l'université, en France ». L'économiste a remis, jeudi 5 juin, un rapport — cosigné par onze professeurs — à Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Le texte fait le constat d'un enseignement en économie trop théorique et mathématique. Selon les auteurs, la recherche s'est, elle, intéressée aux questions sociales et s'est émancipée du dogme de « la rationalité des acteurs et des marchés », principe sur lequel repose l'économie dite néo-classique. Mais ses « évolutions et les débats souvent vifs qui les accompagnent ont encore relativement peu imprégné les enseignements ».

  Le rapport avance donc vingt propositions pour relancer l'enseignement public de l'économie, qui recrute de moins en moins d'étudiants au profit des études de gestion, plus professionnalisantes, et des écoles de commerce privées.

 REVALORISER LES SALAIRES

En tête, M. Hautcoeur suggère de renforcer le caractère pluridisciplinaire du premier cycle de licence, avec une spécialisation progressive jusqu'au doctorat et en donnant, par exemple, une plus grande place à l'histoire, au fonctionnement des institutions et à la critique des données. Soucieux d'efficacité, il propose d'inciter à l'innovation pédagogique et de rendre obligatoire la publication des statistiques sur les débouchés et les parcours des étudiants.

Lire aussi : Profs d’économie : néoclassiques 1 – hétérodoxes 0

A propos des enseignants-chercheurs, deux mesures risquent de soulever des oppositions. La première les obligerait à préciser, dans leurs publications, les potentiels conflits d'intérêts entre leurs diverses activités — certains professeurs sont aussi conseillers d'entreprises, de banques… La seconde serait d'autoriser les universités à recruter librement leurs enseignants-chercheurs, sans le préalable de leur agrégation du supérieur, une procédure qui n'existe qu'en droit, économie et gestion et contribue, selon certains, à la consanguinité intellectuelle de la profession.

Pierre-Cyrille Hautcoeur souhaite revaloriser les salaires, notamment des maîtres de conférences, et les rapprocher de ceux des professeurs de prépa, facilitant leur circulation dans les deux sens. Dans le contexte de disette budgétaire, cette proposition ne devrait pas soulever l'enthousiasme du ministère qui a, d'ailleurs, réagi en l'ignorant superbement et en reprenant plutôt celles concernant la pluridisciplinarité et la meilleure insertion des docteurs dans la haute fonction publique : « Des négociations sont en cours, corps par corps, pour faire reconnaître le doctorat comme voie d'entrée », confirme-t-on au ministère.

« CONSERVATISME DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS »

Le rapport Hautcoeur ne reprend pas, en revanche, la revendication de l'Association française d'économie politique (AFEP) qui demandait, pour diversifier le recrutement, une nouvelle section du Conseil national des universités, distincte de celle d'économie et plus axée sur les sciences sociales. Il appelle simplement les deux associations concurrentes, l'AFEP et l'Association française des sciences économiques « à se rapprocher ».

L'association des étudiants pour un enseignement pluraliste dans le supérieur en économie (Peps-Economie) s'est, elle, félicitée de la reprise, dans le rapport, de ses revendications sur le triple pluralisme, disciplinaire, méthodologique et théorique. Elle voudrait même bien passer tout de suite aux actes, en mettant en place une nouvelle licence. L'université Paris-VII-Diderot va d'ailleurs créer une double licence de sciences économiques et sociales et sociologie dès la rentrée 2015.

Lire également la tribune : Pour une économie pluraliste : l’appel mondial des étudiants

En marge de ce rapport officiel, Philippe Frémeaux, fondateur et ex-rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques, membre du comité de travail Hautcoeur, a voulu apporter sa contribution dans un rapport officieux, au ton plus incisif et non sans humour. Il note d'abord que, depuis 1999 et le rapport Vernières, puis celui de Jean-Paul Fitoussi, en 2001, les études s'empilent, avec les mêmes constats et les mêmes solutions, mais sans grand changement. « La réforme est-elle impossible ? », s'interroge-t-il, soupçonnant « le conservatisme des enseignants-chercheurs » et le manque d'enseignants ouverts à la pluridisciplinarité, dû à leur mode de recrutement.

Il égratigne, au passage, les méthodes d'évaluation et de validation des travaux de recherche, « sachant qu'aujourd'hui, seuls les articles publiés dans une liste officielle, contestable et contestée, de revues, sont reconnues. Ainsi, le livre de Thomas Piketty sur Le Capital au XXIe siècle ne serait pas pris en compte ». Philippe Frémeaux conclut « qu'il est paradoxal que des économistes universitaires, si attachés aux notions d'offre et de demande ou d'incitation, se montrent aussi insensibles aux signaux envoyés par le marché », comme le légitime souci des étudiants d'une formation conduisant à un emploi ou la baisse dramatique de leurs effectifs.

  • Isabelle Rey-Lefebvre- Le Monde
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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 19:19

La croissance américaine a progressé de 2,4 % en rythme annuel au quatrième trimestre et non de 3,2 % comme annoncé fin janvier. Cette révision était cependant attendue par les économistes.

C’est dans tous les cas une mauvaise nouvelle, même si nombre d’économistes s’y attendaient. La croissance de l’économie des Etats-Unis a été nettement révisée en baisse au quatrième trimestre 2013. Désormais, la hausse du PIB américain est estimée à 2,4% d’octobre à décembre, en rythme annualisé et données corrigées des variations saisonnières. Soit nettement moins que les 3,2 % annoncés lors de la première estimation publiée fin janvier . Pour l’ensemble de l’année 2013, la croissance américaine s’est établie à 1,9%, une décélération par rapport à 2012 (2,8%).

Pour autant cette révision à la baisse des chiffres du dernier trimestre n’est pas totalement une surprise pour bon nombre d’économistes, même s’ils attendaient un chiffre un peu plus soutenu. Ainsi, la prévision médiane des économistes interrogés par Bloomberg s’établissait à 2,5 %. Elle était à 2,6 % dans le panel retenu par l’AFP.

Nombre d’entre eux avaient été surpris par la première estimation alors même que l’activité avait été handicapée normalement par les effets du shutdown budgétaire et la fermeture partielle du gouvernement fédéral pendant 16 jours en octobre.

Consommation et stocks revus à la baisse

Et de fait, cette forte révision des chiffres tient avant tout à une consommation plus décevante qu’annoncée, selon la deuxième estimation du département du Commerce publiée ce vendredi. La consommation, moteur principal de l’expansion économique américaine, n’a finalement progressé que de 2,6%, contre 3,3% dans la première estimation. Cela reste toutefois une meilleure performance qu’au troisième trimestre où les dépenses de consommateurs n’avaient progressé que de 2%.

Autres facteurs de la révision à la baisse, l’accumulation des stocks a ralenti et surtout les dépenses du gouvernement ont diminué davantage, accusant un recul de 5,6%. Celles du gouvernement fédéral ont chuté de 12,8% au cours de ce trimestre où les services fédéraux ont été partiellement paralysés en octobre en raison d’un bras de fer entre le Congrès et l’administration sur le budget.

Au rang des bonnes nouvelles, la progression des investissements est plus forte qu’initialement escompté (4,5% au lieu de 3,4%), restant toutefois bien en-dessous de la performance des trimestres précédents.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0203344695627-etats-unis-la-croissance-revue-a-la-baisse-fin-2013-653735.php
Mais aussi note conjoncture insee : 

http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 18:59

Pour la première fois depuis 1986, la balance courante de l’Espagne, solde des échanges internationaux de biens, services et revenus, a été excédentaire en 2013. Jamais, depuis que le pays est entré dans l’Union européenne, Madrid n’avait été capable de se financer seul. Dépendante durant presque trente ans des emprunts avec l’étranger, sa dette n’avait cessé d’augmenter. Mais depuis juin 2013, la tendance s’est inversée. Sur l’ensemble de l’année dernière, l’excédent de la balance courante a atteint 7,1 milliards d’euros en 2013, face à un déficit de 11,5 milliards en 2012, selon les chiffres publiés par la Banque d’Espagne vendredi 28 février.

« C’est une bonne nouvelle, fruit de l’effort de tous, en particulier des entreprises qui ont amélioré leur compétitivité et sont allés chercher des marchés ailleurs », s’est félicité le secrétaire d’Etat au commerce, Jaime Garcia-Legaz, qui a encouragé les entreprises espagnoles à ne pas « perdre le rythme » et à « continuer à faire des efforts pour augmenter leurs parts de marché ». Et de rappeler que, il y a cinq ans, l’Espagne avait le déficit de la balance courante le plus élevé au monde, de près de 11 % du produit intérieur brut (PIB).

 « ÉCONOMIE COMPÉTITIVE »

L’excédent de la balance courante témoigne de la correction de plusieurs déséquilibres et du regain de confiance envers le pays. Le déficit commercial s’est ainsi réduit de moitié, grâce à une hausse de 5,1 % des exportations et à une baisse des importations de 0,9 %. La baisse des salaires et la faible inflation, avec même une légère baisse des prix de 0,1 % en février en glissement annuel, inférieure à la moyenne européenne de 0,8 %, a redonné de la compétitivité au pays.

Le secteur du tourisme, qui profite de l’instabilité en Egypte et dans d’autres pays méditerranéens, apparaît comme le moteur de la récupération. Alors que le PIB national a chuté de 1,2 % en 2013, le PIB touristique a augmenté de 0,6 %. Le nombre de visiteurs étrangers a atteint le record historique de 60,6 millions et les revenus du tourisme ont augmenté de 3,7 % pour atteindre les 45,1 milliards d’euros. Une croissance d’autant plus notable que le secteur touristique représente près de 10 % du PIB espagnol.

Le déficit de la balance courante, très élevé même en période de forte croissance, était régulièrement pointé du doigt par le ministre de l’économie, Luis de Guindos, comme le signe avant-coureur de la vulnérabilité de l’économie espagnole. L’excédent est donc « une bonne nouvelle parce que cela implique que nous sommes en train de rendre de la dette extérieure et que nous sommes une économie compétitive », s’est-il lui aussi réjoui, avant d’insister sur le fait que l’investissement direct en Espagne a augmenté de près de 40 % en 2013, pour atteindre les 29,5 milliards d’euros.

RENTRÉES DE CAPITAUX

Alors qu’en 2012 le pays avait souffert d’une grave fuite de capitaux, de 174 milliards d’euros, quand planait la menace d’une mise sous tutelle de son économie et les doutes sur la survie de la monnaie commune, l’Espagne a accumulé en 2013 près de 88,8 milliards d’euros de rentrées de capitaux, signe du retour de la confiance des investisseurs étrangers. Cette confiance s’est aussi traduite par la baisse des taux d’intérêt de la dette publique qui sont descendus sous la barre des 2 % pour les titres à cinq ans, une première depuis vingt ans.

« Cet excédent est une nouvelle magnifique car il signifie que l’Espagne peut rembourser sa dette extérieure accumulée », confirme l’économiste Joaquin Maudos, professeur à l’Institut valencien de recherches économiques (IVIE), tout en reconnaissant qu’il reste encore à l’Espagne du chemin à parcourir pour sortir de la crise. « L’Espagne reste vulnérable parce que sa dette [aussi bien publique que privée] vis-à-vis du reste du monde, reste élevée. Elle équivaut à 1 000 milliards d’euros, soit 100 % du PIB. C’est la quatrième dette de la zone euro après la Grèce, l’Irlande et le Portugal », ajoute l’économiste.

L’Espagne, sortie de la récession au troisième trimestre 2013, a renoué avec la croissance, bien que faible (0,2 % au quatrième trimestre 2013). Après avoir échappé de peu à la faillite en 2012, le pays va mieux. Il est entré sur la voie de la stabilisation, si ce n’est de la reprise, comme en témoignent les principaux indicateurs économiques.

Les Espagnols, en revanche, souffrent toujours d’un chômage de masse (26 % des actifs) et des conséquences de la politique d’austérité sévère appliquée ces trois dernières années.

 

http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2014/03/01/la-balance-courante-de-l-espagne-dans-le-vert-pour-la-premiere-fois-depuis-1986_4376042_3234.html

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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 16:24
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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 14:27
Retrouvez ici une série de points de vue sur des mesures à prendre après la crise financière.

Pour télécherger le document, cliquer ici : Crise-et-maintenant-que-faire.pdf Crise-et-maintenant-que-faire.pdf
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